Corrigé des questions sur le chapitre 11
CORRIGE DES QUESTIONS - à recopier dans votre cahier
8) Une confrontation
Chapitre 11 – P.115 : « M. Madeleine passait un matin… sur Javert qui le regardait toujours »
Lisez attentivement le texte et répondez aux questions suivantes :
1) 1) Qu’apprend-on sur la position sociale de M. Madeleine ?
On a déjà vu, lors de la lecture des deux précédents chapitres, que M. Madeleine, arrivé plutôt pauvre et inconnu à Montreuil-sur-mer, était devenu connu et aimé de tous, s’était enrichi et a été élu maire de la ville. Ici, on a l’illustration de ce qui était dit de lui, que sa richesse était mise au service des pauvres gens. Le père Fauchelevent est coincé sous la voiture qui s’est renversée. M. Madeleine, voyant ça, fait d’abord preuve d’autorité en exigeant que l’on aille chercher un cric, puis, lorsqu’il se rend compte que cela ne sera pas assez rapide, propose de l’argent (une grosse somme ! : « Cinq louis d’or à gagner ! » ; « Dix louis » ; « Allons, vingt louis ! » p. 116-117).
2) 2) Comment M. Madeleine est-il perçu par les paysans ? Par Fauchelevent ?
M. Madeleine est perçu comme un homme riche, mais surtout que l’on respecte et que l’on écoute : « M. Madeleine arriva. On s’écarta avec respect. » (haut p. 116). Lorsqu’il demande avec véhémence, avec insistance que quelqu’un vienne soulever la voiture pour dégager et sauver le père Fauchelevent, tout le monde le croit fou car tous estiment que c’est beaucoup trop dangereux (« Il faudrait être diablement fort. Et puis on risque de se faire écraser » haut p. 117), mais personne n’ose le contredire (« Les assistants baissaient les yeux. Un d’eux murmura. » p. 117). Le père Fauchelevent quant à lui voit M. Madeleine comme son sauveur, comme « le bon Dieu » (p.118). Il lui montre son respect et sa reconnaissance en lui « baisa[nt] les genoux. » (p.118).
3) 3) Quelle est l’attitude de Javert ? Vous vous intéresserez notamment aux dialogues et au champ lexical de la vue (vous pouvez surligner dans votre texte tout ce qui a un rapport avec la vue et le regard). Qu’est-ce que cela révèle dans la relation entre les deux hommes ?
Relevé du champ lexical de vue et du regard, à partir de l’arrivée de Javert (p.117) : « reconnut », « aperçu », « regardant fixement », « sans quitter des yeux », « rencontra l’œil de faucon de Javert, toujours attaché sur lui », « regarda » (p.117), « on vit », « il fixait son œil tranquille sur Javert qui le regardait toujours » (p.118).
Javert arrive, comme par surprise, puisque M. Madeleine ne l’avait d’abord pas vu. D’ailleurs, on ne l’identifie pas tout de suite lors de sa première prise de parole (« dit une voix », haut p.117). Mais à partir du moment où M. Madeleine et Javert se sont reconnus, ils ne se quittent pour ainsi dire plus du regard. Javert en tout cas garde les yeux fixés sur Madeleine. En effet, Javert avait déjà eu le sentiment d’avoir déjà rencontré M. Madeleine quelque part, de reconnaître en lui un visage familier. Mais à ce moment de l’histoire, l’épisode de la voiture renversée du père Fauchelevent ne peut manquer de lui rappeler l’épisode de la roche au bagne de Toulon. C’est ce parallèle entre les deux situations qui lui met dans la tête un soupçon concernant la véritable identité de M. Madeleine. Comme par défi, il le formule à haute voix, puis semble surveiller M. Madeleine dans toutes ses réactions, dans tous ses gestes et attitudes.
4) 4) Pourquoi peut-on dire que l’acte de M. Madeleine est un acte héroïque ?
L’acte de M. Madeleine est héroïque pour deux raisons. Tout d’abord, il risque sa vie en allant soulever la voiture du père Fauchelevent. En effet, les paysans le lui on dit, il est extrêmement risqué de se mettre sous la voiture : « Il avait plu la veille, le sol était détrempé, la charrette s’enfonçait dans la terre à chaque instant et comprimait de plus en plus la poitrine du vieux charretier. » (p.116), « Il faudrait être diablement fort. Et puis on risque de se faire écraser. » (p.117). La mission semble donc à la fois très incertaine (on n’est pas sûr de pouvoir sauver le vieux père Fauchelevent) et très périlleuse (on risque de mourir avec lui). M. Madeleine, est finalement le seul à prouver qu’il a « des reins et du cœur » (p.116), en se précipitant, malgré le danger, « sous la voiture » (p.118).
Par ailleurs, son acte est doublement héroïque car M. Madeleine l’accomplit alors même que Javert vient de lui faire une menace dissimulée, lui montrant qu’il était sur le point de le reconnaître et de l’identifier comme Jean Valjean. « M. Madeleine, je n’ai jamais connu qu’un seul homme capable de faire ce que vous demandez là. (…) C’était un forçat. Du bagne de Toulon. » (p.117). M. Madeleine sait donc que de sauver le père Fauchelevent risque de la conduire à sa perte. Il « tressaillit », « devint pâle » et « sourit tristement », ce qui montre que c’est parfaitement conscient du danger qu’il court qu’il va aider le vieux monsieur.
5) 5) Expliquez la phrase « le dévouement d’un seul avait donné de la force et du courage à tous ».
Lorsque M. Madeleine se rend compte de l’accident qui coince M. Fauchelevent sous sa voiture, il lance des appels « aux paysans qui le regardaient » (p.116), leur demandant d’aller soulever la voiture. Personne ne bouge. Il leur propose alors de l’argent pour les encourager. Toujours personne. Mais lorsque M. Madeleine finit par « tomb[er] à genoux » et que les paysans voient « l’énorme masse s’ébranler, la charrette se soulev[er] doucement » (p.118), alors « ils se précipitèrent ». Les paysans, qui ne se sentaient pas capable d’aller soulever la charrette, impressionnés par le courage et le dévouement (c’est-à-dire le fait de se mettre au service des autres sans attendre une récompense) de M. Madeleine, se sentent également emplis de courage. D’un seul coup, cette tâche qui leur semblait irréalisable leur semble possible. Et elle devient, de ce fait là, plus aisée, plus facile, car si la charrette était à première vue trop lourde pour un seul homme, elle ne l’est plus pour « vingt bras » (p.118). C’est donc le courage et le dévouement de M. Madeleine qui donne la force collective qui permet de sauver le père Fauchelevent.
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